mercredi 27 mai 2015

L'appel

Hein quoi?  Le téléphone sonne. «Oui allô?


-Salut beauté!
-Allô!
-Tu dormais?
-Oui, je m'étais endormi sur le divan.
-Par cette chaleur, t'es chanceuse!  Moi j'arrive pas à dormir...et je pensais à toi...Est-ce que je peux aller faire un petit tour?
-Tout de suite?  Il est quelle heure?
-Minuit!
-T'es pas sérieux...j'travaille demain matin...
-Envoye, ça va être le fun, pis je te promet que je te laisse dormir...
-Ouais, pas comme la dernière fois...et tu vas dormir avec moi?
-Promis!  Ok, j'arrive.
-À tout de suite...


Bon, au moins j'ai pas besoin de prendre ma douche, c'est déjà fait.  Ça m'excite toujours quand il m'appelle comme ça au milieu de la nuit.  Même si il dérange mon cycle du sommeil. Je me sens parfois un peu comme une pute par contre, de me faire déranger comme ça au beau milieu de la nuit, et en plus je dis oui.  Mais je sais que ça en vaut la peine.  Ça vaut la peine d'être fatiguer demain. Bon, j'en ai pour une demi-heure à l'attendre, qu'est-ce que je fais... C'est le moment que je déteste le plus, attendre qu'il arrive.  J'ai fait un rêve étrange...mais un beau rêve.  Ça dépayse.  Est-ce que ça va être aussi le fun cette nuit.  Je devrais m'habiller.  Mettre un déshabillé.  Bon ok, lequel je mets, la rose, la blanche, la noire...la blanche pour montrer que je suis fatiguée et que je vais être moins entreprenante.  Ha, ha, ha...s'il m'entendait.  J'aurais envie qu'on utilise un vibrateur ce soir. Si j'en laissais traîner un...non, mauvaise idée, ça manque de subtilité.  Est-ce que mes cheveux sont correct?  Je pourrais passer le fer un peu...juste pour dire, question d'avoir l'air soignée.  Ok deux trois frisettes et ça va être correct.  Et un peu de mascara...et un peu de gloss.  Bon, mon fer est chaud.  Il faut le vouloir, se faire une mise en pli comme ça au beau milieu de la nuit.  Est-ce que ça va aller?  Mon mascara est correct?  Mon gloss ne déborde pas?  Ok, ça va aller.  Un peu de parfum, subtile de préférence...celui-là...il sent légèrement la vanille, ça va être parfait.  Il va me prendre pour son gâteau.  Voyons, qu'est-ce que je dis là, ha, ha.  Oh, ça sonne...déjà? 


-Salut!  Ç'a pas été long...
-Non, je me suis dépêché, étant donné l'heure.  Tiens, j'avais une bouteille de rouge qui trainait.
-Merci.  Je l'ouvre.
-Mmmm, tu sens bon...
-Ha, ha, ok,ok,ok.  Attend...j'essaie d'ouvrir la bouteille. 
-Attends, je vais le faire.  As-tu des verres?
-Oui...un instant...voilà!
-Parfait...votre verre mademoiselle.
-Merci monsieur.
-T'es belle en blanc.
-Hum, hum, merci.  Est-ce qu'on va au salon ou dans la chambre?
-Dans la chambre.
Et voilà, c'est parti, une autre nuit où je ne dormirai pas, avec du vin en plus.  Il est beau ce soir.  Je n'ai qu'une seule envie, le regarder boire son vin.  Juste ça me suffirait.  Ça et le regarder me parler.  Je n'aurais pas besoin de plus.  Évidemment, je vais avoir plus.
-T'as de beaux cheveux.
-Tu trouves?
-Oui.T'es belle.
L'embrasser c'est tellement plaisant.  Il le fait bien.  J'aime comme il me caresse aussi.  Il vient de me baisser ma bretelle.  Il me baisse l'autre.  Ça fait cinq minutes qu'il est arrivé et je n'ai déjà plus rien sur le dos.  Je sens sa main qui se promène sur mon ventre, sur mes fesses,  sur mes seins.  Il m'embrasse dans le cou. Il me hume.  Je n'ai qu'une seule envie c'est de me laisser faire.  J'ai envie de me laisser porter dans ce tourbillon qu'est le désir.  Son odeur me soûle.  Ses lèvres se promènent sur mes seins,  sur mon ventre et elles descendent, descendent, descendent.  Elles vont de droite à gauche.  Elles descendent encore.  J'écarte mes jambes.  Elles remontent.  Je suis toute moite.  Il défait rapidement son pantalon et il me pénètre avec force.  Je perd la tête.  Je ne me sens plus.  Je ne suis plus ici, je flotte quelque part au-dessus de moi.  J'aime sa vigueur.  Je n'en peux plus, je n'en peux plus, je n'en peux plus.  Haaaaa...c'est terminé.  C'était court mais tellement intense.  Je n'ai aucune envie de parler.  J'ai seulement envie de me laisser flotter.

jeudi 30 avril 2015

Le rêve

Elle marchait lentement dans la brume.  Une température lourde et chaude pesait sur elle.  Elle marchait sans savoir où elle se dirigeait, où elle était et d'où elle venait.  À travers les arbres, elle crut voir une ombre.  Elle s'approcha et pensa pouvoir reconnaître la silhouette d'un homme grand, fort et musclé.  Elle s'avança et il apparut devant elle et la regardait.  Il était torse nu, en jeans, avec une barbe de deux, trois jours. Exactement le genre d'homme qu'on remarque dans les publicités de parfums pour homme.  Son torse reluisait grâce à la sueur qui coulait sur lui.  Il ne dit pas un mot.  Il la prit par le bras et la dirigea vers un jardin.  Elle pensait que c'était le jardin d'Éden, il y avait un lac et tout autour des pommiers.  Les gens se promenaient nus autour de l'étendue d'eau.  Elle se demanda pourquoi l'homme n'était pas nu lui aussi.  Elle se retourna vers lui et vit qu'il était en train d'enlever son jeans.  Ce qu'elle voyait semblait parfait.  Un homme si beau qui se déshabillait devant elle.  Par contre elle ne se fît pas d'illusions car elle n'était pas seule avec lui et les autres étaient nus eux aussi.  Il marcha vers elle.  Elle sentit un picotement dans le bas-ventre.  Il la regarda de ses beaux grands yeux bleus légèrement en amande et lui dit: «Tu enlèves tes vêtements!»  Soudain elle s'aperçut qu'elle était la seule à porter des vêtements.  Bizarrement, elle se sentie nue.  Gênée et hésitante, elle baissa une bretelle, elle baissa l'autre, et de fil en aiguille enleva chaque morceau un à un.  Lorsque tous les vêtements furent enlevés, elle se sentit mieux, plus légère et prête à faire le tour de ce jardin exceptionnel.  Elle eût envie de toucher à l'eau mais n'osa pas.  Elle regarda l'homme et dit: «Je peux?»  Il répondit: «Bien sûr».  Elle toucha à l'eau d'une main hésitante.  L'eau était claire, comme de l'eau de source, et fraîche.  Elle prit de l'eau dans ses mains et s'en aspergea.  Cela lui fît du bien.  Elle le fît encore et encore.  Elle sentit l'eau fraîche couler sur son corps suintant.  Elle se rendit compte que les gens la regardaient mais continuait encore et encore de s'envoyer cette eau.  Le bien-être était plus intense que la timidité. 
Elle s'imaginait les gens la regarder de derrière, de côté, et cela l'excitait.  Elle plongea dans l'eau et nagea sur le ventre, sur le dos. Elle sentait la caresse de l'eau fraîche. Ses seins flottaient sur l'eau.  Elle regarda sur la rive, tous l'observaient.  Elle replongea sous l'eau.  L'eau était tellement claire qu'elle savait que les gens la voyaient toujours.  Elle nagea, nagea, jusqu'à s'épuiser.  Puis, elle sortit de l'eau.  Les gens la regardaient encore un peu et retournèrent à leurs occupations.
Elle aperçut un bar sous un arbre.  Elle décida d'aller se commander un verre: «Une Pina Colada s'il-vous-plaît.»  Le barman la lui servit dans une noix de coco.  Elle la prit et se retourna vers le lac.  Elle voyait des gens allongés dans des chaises longues, qui profitaient du soleil.  Il y avait une chaise libre.  Elle décida d'aller s'étendre.  Elle se ferma les yeux. 
Soudain, elle sentit quelque chose sur sa jambe.  Des lèvres qui embrassaient sa peau chaude et dorée.  Elle gardait les yeux fermés et profita du moment.  Elle sentit des mains sous sa nuque qui la massaient à la racine des cheveux.  Cela la détendait et l'excitait en même temps.  Les lèvres montaient le long de sa cuisse ainsi que deux mains.  Les mains firent une pression vers l'intérieur et écartaient ses cuisses d'un coup sec.  Cela la surpris et l'excitait à la fois.  Les lèvres montaient, montaient, jusqu'à son pubis et elle sentit maintenant une langue gluante la caresser.  La langue se frayait un chemin jusqu'à l'intérieur des lèvres et fît un mouvement de bas en haut.  Elle respirait à petit coup. Elle entendit une sonnerie.

mercredi 22 avril 2015

Je suis une femme

Je suis devant la glace.  J'ai l'air de mon âge, le maquillage qui craque, les cheveux gras, ma bretelle de soutien-gorge noir qui tombe, plusieurs livres en trop.  Malgré tout je me trouve belle.  Peut-être à cause de toutes ces années passées devant la glace.  C'est peut-être l'habitude de me voir qui fait que je m'apprécie.  Jeune je ne m'appréciait pas comme en ce moment.  Je me trouvais toutes sortes de défauts.  Maintenant, je regarde plus l'ensemble que les détails, et il me plaît.  Je dois prendre une douche.  Je vais me démaquiller d'abord, question de retrouver mon vrai visage.  Non que mon visage maquillé n'est pas le mien, mais il est en changement constant.  Il y a toujours des différences, des yeux plus noirs, des lèvres plus rouges, des cils plus longs, toujours un petit détail qui change mon apparence.  Mais ce n'est toujours qu'une apparence.  Mon visage nu, lui ,vieillit d'années en années.  Il change très lentement.  Je remarque quelques petits détails par ci par là.  Mais je suis seule à le voir.  Pour les autres je ne suis qu'un visage maquillé.


Je saute dans la douche.  L'eau trop chaude sur mon corps me donne des frissons.  Dommage que j'aie à me laver les cheveux car j'aurais pris un bain.  Mais bon, pour ce soir ça va être suffisant.  Le gel douche onctueux caresse mon corps.  J'en met une couche épaisse partout sur mon corps.  Mes fesses, mes seins, mon dos, mon ventre sont couvert d'une épaisse couche de ce savon que je fais moussé. L'odeur de lavande m'enivre. Je resterais des heures sous cette eau trop chaude. Je rince mon corps.  Ma peau est douce.  Je met un peu de shampooing sur ma paume et en frotte mes cheveux. J'adore ces différentes odeurs de ces différents savons.  Celui-ci a une légère odeur de romarin.  Après le rinçage j'ajoute un revitalisant.  J'en caresse mes cheveux jusqu'à la pointe et je le laisse coulé jusque dans le fond du bain.  Ensuite j'empoigne mon rasoir.  J'en caresse lentement mes jambes, mes aisselles et mon pubis. À chaque endroit à raser, je le fais avec une attention extrême pour ne pas me couper.  Ma peau rasée reluit.  Après le rasage je passe ma main partout où je me suis rasée pour voir si tout a été bien fait.  Je commence par mes jambes, glisse à l'intérieur de mes cuisses, mon pubis, je le caresse avec attention pour être certaine qui ne reste plus un poil.  Ensuite je caresse mon aisselle droite, et ma gauche. Je suis maintenant toute propre et bien rasée.  Je reste encore sous la douche quelques minutes avant de sortir, question de sentir encore l'eau brulante sur mon corps.  Ça y est je sort.  Je me sèche avec une serviette épaisse.  Je me sens légère.  Opération crème pour le corps, j'adore son odeur. Comme avec le gel douche, j'en met une couche épaisse partout sur mon corps que je fais pénétrer. Une petite touche de parfum. Je brosse mes cheveux mouillés.  Une petite crème pour le visage, et voilà, j'enfile mon peignoir.


L'air est d'une chaleur lourde.  Une petite brise légère siffle de ma fenêtre.  Je l'ouvre plus grande.  Le vent est bon.  Un peu de musique serait bien.  J'ouvre mon radio.  Martha Wainright joue. Une brise légère, une musique légère, la vie est belle.  Je me couche sur mon divan.  Je ferme les yeux tout en écoutant la musique.  Je m'endors.